Près de cent jeunes juristes étaient bien présents lors de cette conférence du jeudi 28 mai 2009 sur “l’éthique, le don et la greffe d’organes”, à l’initiative d’un groupe d’étudiantes, Marion Carle, Deborah Chatain, Marie-Elise Tissolong, Jessica Martinet et Sarah Fourneyron, soutenu par France Adot 38 et encadré par Anne Ydoux Margerin, magistrate et enseignante. Une présentation du contexte juridique global encadrant le don et la greffe et notamment la Loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie, permirent une entrée en matière dès plus remarquée.
Malgré une température estivale dans le grand amphi de l’IUT2 Carrières Juridiques à Grenoble, l’atmosphère détendue est donc devenue rapidement très attentive aux propos tenus par les intervenants.
Le périmètre complexe de la solidarité traité par Sylvette Laye, présidente de la section Isère de Mutuelle Santé Plus, conjugué à la vision humaniste de Jean-Claude Peyrin, médecin réanimateur mais également conseiller général de l’Isère, posèrent les questions essentielles du cadre d’action, des droits mais également des devoirs des citoyens et de la collectivité. Ces approches très pertinentes permirent d’ouvrir de nouvelles perspectives balayant d’un coup les idées reçues... des propos puissants notamment sur la réalité de la mort encéphalique, le processus de mort dans l'approche éthique, le dialogue avec les proches, la pérennité du système de santé publique...
Jérôme Maniaque, président de France Adot 38, association départementale pour le don d’organes, souligna la problématique actuelle qui nous transporte aux frontières de la vie, de son commencement à sa finitude, deux processus dont il est difficile de cerner le périmètre exact et qui s’inscrivent dans une large réflexion éthique où la métaphysique de nos civilisations n’est jamais réellement absente du débat... où l'on considère enfin, peut-être trop hâtivement, qu'un texte voté représentera de facto, l'acceptation des populations pour un enjeu d'une telle importance que la détermination des frontières de la vie et de la mort.
C’est un fait, le droit et la technologie ne créent pas de l’éthique... de même que la solidarité ne se décrète pas.
“Apporter ces délicates réponses éthiques, créer un consensus toujours respectueux de l’Homme et de sa dignité, sont des priorités auxquelles il ne peut être question de se soustraire par des manœuvres dilatoires ou des communications egocentrées, fermant le champ des hypothèses alternatives à la greffe.
Définir a posteriori l’éthique au regard du "retard" du Droit ou des capacités de la Technologie médicale, est non seulement complexe et hasardeux, mais emprunt de dérives potentielles. Technique ne fait pas éthique... C'est, nous semble semble-t'il, partir d'un constat inapproprié puis se construire une logique de vérité. En un mot, cela ressemble à s'y méprendre à une imposture.
La réflexion ne doit - de notre analyse - s’effectuer qu’avec prudence et humilité, sur la base d’une large réflexion, partagée par la consultation de chacun de nous, non partisane, humaniste et ouverte, consciente de l’immense responsabilité que sera la nôtre envers les générations à venir... et surtout, ce qui sera écrit doit être le reflet de nos exigences d'Hommes et non celle de groupes de pression.
Avec les réformes en 2009-2010 des textes relatifs à la bioéthique, se trace aujourd’hui un monde, dont il serait bon que les citoyens que nous sommes, en soyons et en restons les réels et naturels artisans. Vœux pieux ?
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Il y a 7 ans